Léa ne se souvient pas comment fonctionne l’aspirateur. Derrière ce titre vraiment peu glamour et carrément atypique, se cache un bijou de bande dessinée. Le scénario est de Corbeyran et le coup de crayon, de Gwangjo.
L’histoire est peu commune. Elle débute avec un écrivain, Louis Levasseur, qui doute de lui même et peine à trouve de l’inspiration, jusqu’à ce qu’il découvre dans une poubelle, le journal intime de Léa. Son contenu décrit une incapacité à utiliser les appareils électroménagers. Et là, c’est le déclic, l’inspiration littéraire et le succès reviennent… Mais point de Léa, elle a disparu sans laisser de traces.
Ce qui est intéressant dans cette bande dessinée, c’est qu’après un début assez étonnant, la suite ne déçoit pas, bien au contraire. Elle remet intelligemment en question le récit en créant des ponts entre le réel et ses projections.
Niveau graphisme, c’est un vrai régal… Le récit trouve toute son intensité avec les modulations de graphite, les multiples hachures qui préfigurent l’épaisseur de la solitude et du questionnement.